10 ans déjà...
DAVID, il y a tout juste dix ans, à l'aube du jour, à l'aube de ta vie, tu décidais de partir... 21 ans, 8 mois, 15 jours d'une vie trop courte...
Ta route s'est arrêtée le 1er mars 1997... alors que tu avais tant de choses à vivre encore, alors que j'avais finalement tant de choses à te raconter aussi...
Si seulement j'avais pu savoir, si seulement j'avais pu comprendre... Si seulement tu n'avais pas eu « peur » de parler, si seulement encore tu avais pu savoir que MOI, et d'autres aussi, je n'en doute pas, t'auraient écouté, du fond du cœur, sans juger.
Mais à quoi bon aujourd'hui ? Que nous reste-t-il, si ce n'est des souvenirs ? Quelques grands moments de joie, et beaucoup de réminiscences, tous ces petits moments du quotidien, qui n'ont l'air de rien et qui pourtant nous relient constamment à toi...
Combien de fois ces dix dernières années ai-je rêvé d'entrer en communication avec toi ? comme le petit garçon dans le film «Sixième sens» de M. Night Shyamalan. Ne serait-ce que pour te dire que tu valais n'importe qui d'autre sur cette Terre, et que la vie vaut toujours la peine d'être vécue.
J'ignore si c'est toi qui dans mes rêves m'a soufflé le texte ci-dessous, mais je l'ai écrit pour que tu saches ô combien je te comprends, et ô combien tu nous manques à tous.
Saison morte (à David)
Il y a un cordeau
Une fin qui m'attend...
Ni demain, ni bientôt
J'ne verrai le printemps.
Aucune heure ne m’emplit
Ni de joie, ni soleil,
Les nuages et la pluie
Sont des absents pareils.
Aucun cours ne me porte,
Me chavire, ni me pousse,
À quoi bon vivre ? tout avorte
Tout me pèse et m'étouffe
Vers quel chemin
Dois-je aller sans remords
Si les lignes de ma main
Là me tirent vers la mort ?
Oui, je vais m'en aller
Tous mes liens sont défaits
S'attacher au collet
C'est décidé, c'est fait.
Il y a une allée
À choisir pour demeure
Quand l'âme s'en est allée
Et que le corps demeure.
Il n'y a pas de regrets
Ni d'effroi, ni de pleurs
Plus terribles et secrets
Que la foi de vos fleurs.
Il n'y a rien de si sombre
De si froid, de si dur,
Que ce lieu où je tombe
Où le ciel n'est qu'un mur.
Quand je songe à l'abri
Qu'ici bas je supporte
Quand je vois les débris
Du chagrin qu'on m'apporte
Quelle fleur peut s'ouvrir
Et crier que j'étais
Bien trop jeune pour mourir
Mais trop mal pour rester
1 mars 2007, 7h30 du matin,
j'écris les dernières lignes de mon roman « À côté de vivre » achevé le 7 février, quelques lignes supplémentaires qui me sont venues à l'esprit entre 5h et 6h00 du matin (est-ce encore toi, David, qui me les a inspirées?)... Ces quelques paragraphes vont en fait composer le début du roman, (comme quoi, je termine encore une fois par le début, toujours à contresens) un avant-propos que je te dédie aujourd'hui et pour toujours :